La compil du forum "Perles au chalumeau", chapitre:
Discussions diverses

1/ S'inspirer de ... ou ... copier ... ?
2/ Pourquoi ?
3/ Le juste prix d'une perle ????
4/ Devenir professionnel


1/ S'inspirer de ... ou ... copier ... ?

Nous apprenons ou développons une technique pour réaliser une perle… enroulage, étirage, enroulage et étirage, moulage, soufflage,… avec des points, des yeux, des torsades, des fleurs, des bulles … pleine, creuse,… de forme ronde, plate, cubique, conique,… transparente, opaque,…
Il s’agit ensuite d’exprimer sa propre créativité au travers des méthodes de base enseignées ou découvertes (?)…

Nous avons tous et toutes le désir de faire une perle nouvelle, mais cela peut sembler difficile, tant il paraît que beaucoup de choses ont été tentées depuis une vingtaine d’années…
Si on s’imagine avoir inventé une perle, une technique, un modèle… peut-on être sûr que ce soit une réelle nouveauté ?...
Et si l’on est conscient de ses "sources techniques et artistiques" , où est la frontière entre ... s'inspirer de ... ou ... copier ... ?
La question devient plus « piquante » quand on souhaite vendre ses perles…

Myraim
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Si on s’imagine avoir inventé une perle, une technique, un modèle… peut-on être sûr que ce soit une réelle nouveauté ?...
Je ne voudrai que répondre sur cette ligne en disons que "non" et dans ce sens je voudrai faire intervenir la mémoire collective qui fait qu'un groupe social ou tout autre ayant des affinités se trouve à quel que moment que ce soit en contact (à un autre niveau que celui du matériel, niveau que très peu ou pas perceptible pour la majorité)
ceci a pour conséquence que nous "re-trouvons" (ou croyons re-trouver) des formes, des dessins, des combinations de couleurs........

Natty
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N
ous faisons tous parties de la même sphère. Nous avons tous été formé de ma même manière et nous avons appris les mêmes gestes de base, les fils, les points, les traits, les creux, les bosses…….
Il est tout naturel de copier quand on débute ou quand on apprend des techniques nouvelles. Il faut reproduire pour comprendre et apprendre.
Ce sont des méthodes d’enseignement utilisées depuis toujours.
Et puis un jour, les points évoluent, les fils se tordent un peu plus, les combinaisons de couleur se font un peu plus subtiles, la créativité intervient. Et même s’il existe la même chose à l’autre bout du monde ou à 15 km de chez soi, et au même moment, qu’importe, il est temps de rester en paix avec soi-même et de comprendre que nous vivons dans le même monde.
Ce débat est très ancien me semble –t-il, les humanistes n’avaient-ils pas mis au jour les incroyables créations faites au même moment à des endroits fort éloignés ?

Piscaldo
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La question de la copie version allemande..."LE CONCOURS DU MEILLEURS PLAGIA"
    Avec une traduction approximative d'altavista
"Ce concours a pour sujet de faire la copie la plus belle et la plus élaborée d'une perle.
Le gagnant peut s'attendre à un prix gentil !
Le but est d'explorer, sonder, identifier, pour essayer et se renseigner sur la couleur, couleur-se mélange, des modèles et des formes.
Le point important doit comprendre la structure d'une perle, apprendre de lui et développer votre propre modèle à la fin.
Veuillez ne pas employer cette concurrence de copier les idées de d'autres pour votre usage commercial.
La méthode de copier devrait seulement être employée pour apprendre de ceux qui ont maîtrisé la technique.
Avec cette concurrence nous voudrions également vous rappeler l'aspect moral de copier :
Si quelqu'un veut copier, la personne devrait au moins appeler la personne qui a lancé l'idée ou la technique, donnent le degré de solvabilité approprié à cette personne.
Le vote est basé sur les trois critères suivants :
Courage faisant face au nouveau, à la beauté et au génie."
Voir ici:
http://www.lebeads.de/wettbewerb.htm

Myriam
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Dans un magazine qui traite du verre (the flow) , je suis tombée sur un article super intéressant signé Milon Townsend (pour voir son travail : www.milontownsend.com). Il y parlait de son approche du métier d’artiste, de la qualité, de la technique, etc. Je ne résiste pas à vous le faire partager en en traduisant un extrait :
« La recherche de la qualité dans votre travail vous conduira naturellement et automatiquement à développer votre style personnel. Le style est un résultat annexe de la qualité. […] L’art n’est rien d’autre qu’une perception personnelle, profonde des choix subjectifs que vous faites. N’essayez pas de « développer un style ». Essayer de faire de l’excellent travail, votre style s’affirmera de lui-même. […] La qualité est l’outil qui vous permettra d’exprimer ce que vous avez au fond de vous. Sans une technique bien assise et sans fluidité au niveau de l’exécution, vos idées seront au moins partiellement masquées par une maîtrise incomplète et par une réalisation assez médiocre. Les gens lorsqu’ils regarderont vos créations se demanderont comment vous avez fait pour parvenir à ce résultat plutôt que de se demander ce qu’elles suscitent en eux ou ce que vous avez essayé de communiquer. Ce n’est que lorsque vous maîtrisez les aspects techniques au point de ne même plus y penser que vous pouvez axer toute votre attention vers l’expression et le développement d’idées. C’est cela que l’on entend lorsque l’on dit « rendre la technique transparente ». La technique existe pour être mise au service des idées. […] La qualité est la meilleure réponse au fait d’être copié. Vous, en tant que créateur, avez un immense avantage par rapport à la personne qui fait de la copie. Cette personne n’atteint presque jamais le même niveau de qualité, car elle n’est pas poussée par les mêmes raisons. Elle ne veut pas créer, ou explorer, mais elle cherche à capitaliser les efforts de quelqu’un d’autre. Ces deux motivations sont radicalement opposées, et conduiront inévitablement à des résultats très différents [..]. »

Sylvie D.
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Un momment je lis que vous parlez de la différence artiste artisan ? qu'est-ce que vous avez voulu dire exactement ?..., parce-que personnellement je suis inscrite en chambre des métiers dans la légende urbaine je suis artisane maisje ne le suis pas puisque je n'ai pas 6 ans d'inscription, donc je suis quoi ? et si je décide ne ne pas me faire reconnaitre "parce-que" dans 6 ans je serai quoi ? si c'est uen question de paperasse je paye cher il est vrai mon inscription contrairement à un artiste inscrit en maison des artistes, mais sionon ça veut dire quoi ?

Florence

2/ Pourquoi ?

Pourquoi les plus belles perles que j'ai envoyé par la poste ne sont jamais arrivées à destination?
Pourquoi ce foutu séparateur casse juste avant la fin de la perle?
Pourquoi est-ce que j'ai choisi l'extrémité brûlante de la baguette pour la tenir un instant par la bouche?
Pourquoi est-ce qu'il y a un trou bien rond dans mon pull tout neuf ?
Pourquoi cette boite en carton a pris feu si facilement en face du chalumeau?
Pourquoi ce vieux régulateur de température (récupéré dans les encombrants) s'est bloqué et a liquéfié toutes mes perles à 800°C?

Laurent

3/ Le juste prix d'une perle ????

Bon, si on parlais un peu gros sous!
Il est toujours difficile de mettre un prix sur ses perles (enfin pour moi)lorsqu'on les vend à l'unité.(je parle de perles recuites, trou bien arondi et tout et tout....)
Dans l'article suivant de Jane clark, elle dit (pour les anglophones) se baser sur 1$ minimum la minute passée sur la perle!
Qu'en pensez vous????
Je sais que plus on est un "Vétéran " dans les perles plus le prix sera élevé, mais si certain pouvaient donner une idée d'ordre de prix en France afin d'avoir un peu plus d'homogénéité et de crédibilité ça serait bien!

Marie-Line
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Baser le prix d’une perle sur le temps de travail ne me satisfait pas pleinement, pour plein de raisons :
D’abord, faire des perles est pour moi un moment de pure détente et de plaisir, je refuse de commencer à chronométrer à la minute près le temps que je passe pour chaque perle, mais c’est vrai qu’il ne s’agit pas de mon métier, mais plutôt de ma passion, alors c’est sans doute un luxe que je peux m’offrir. Deux ou trois fois, je l’ai fait, juste pour me rendre compte. Une fois, le prix de la perle aurait été totalement disproportionné par rapport au « produit ».
A mon avis, on n’arrivera jamais à avoir des prix « uniformisés » ou standards, trop de facteurs type créativité, originalité, exécution parfaite, coup de cœur, heureux hasard non reproductible, la renommée…et le lieu de vente. Un prix « boutique » va justifier un prix plus élevé que sur un marché, etc. le prix ne sera sans doute pas le même dans un grand centre urbain ou une petite ville dans une région à revenus moins élevé...
Mais, je suis d’accord, il faudrait quand même arriver à définir des critères communs clairs mais « adaptables » de cas en cas, pour la fixation du prix et les respecter. Une sorte de charte que les adhérents de l’association des perliers d’art de France pourraient signer. Dans cette charte, on pourrait aussi inclure des critères de qualité, tels que les perles des adhérents doivent être correctement recuites, des trous non coupants, etc. Cela pourrait donner au client une sorte de garantie au niveau de la qualité et le rassurer sur la justesse du prix pratiqué. C’est peut-être une idée totalement irréaliste…
Pour les perles intercalaires unies, il faut un mandrin avec du séparateur, de l’oxygène et du propane, un petit peu de verre, le temps de les faire rondes, centrées, sans trou coupant et de taille régulière, il faut les recuire, les nettoyer correctement pour bien ôter le séparateur, les photographier si je les mets sur un site, il faut le temps de les emballer et de les expédier ou encore il faut compter le temps passé à un stand pour les vendre. Certaines de ces tâches prennent le même temps que la perle soit ou non décorée. Ainsi, si je mets en moyenne 3 à 4 minutes pour faire et nettoyer une perle intercalaire, et si cette perle me coûte environ 0.7 euros (verre, séparateur, propane, oxygène et "amortissement" des mandrins, électricité inclus) cela voudrait dire que je suis « payée » 27 à 36 euros de l’heure tout compris (charges sociales, 13ème salaire et vacances) sans compter le temps passé sur un stand à les vendre, ni les frais du stand, sans compter un éventuel loyer pour l’atelier ou les divers à côté touchant au marketing (carte de visite, site internet, etc). Conclusion : 2.5 euros ne me semblent pas excessifs.
Si le tarif horaire est bien de 60$ (soit 1$ la minute) et en prenant un exemple concret, le cœur avec tous ces petits points dans ma série de perles unies ivoires, il devrait être vendu en gros entre 25 et 30 $, ce qui à mon sens est supérieur au prix du marché et donc invendable à ce prix-là

Sylvie D.
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Comme quoi il y a des sujets récurants, le prix d'une perle en est un qui a déjà été traité sur le forum, un lien avait alors été donné vers un texte de Mary Ann Williams
http://www.thebeads.com/articles/pricing.phtml
pour lequel j'ai tenté une traduction plus ou moins maladroite avec un traducteur automatique (en espérant ne pas avoir fait de contre-sens)
Sinon une petite remarque, parmi toutes les perles réalisées, toutes ne sont pas vendables... pourtant elles ont aussi coûté du temps, du verre...
et je ne crois pas non plus que tous nous faisons des perles pour les vendre...
Traduction:

"~ En évaluant votre Travail. Pouvez-vous vivre de ce que vous faites ? ~

Je pense que la plupart des personnes qui s'investissent dans des activités de création ont fantasmé à un moment ou un autre sur l'idée de stopper leur "vrai" travail et de gagner leur vie en faisant ce qu'elles aiment. Je connais cela, je l'ai fait... Maintenant que cela est devenu une réalité, cela m'a ouvert les yeux. Il n'est pas aussi facile qu'on pense de réussir à produire et vendre assez de créations pour avoir un revenu décent. Les mots "artiste affamé" sont une réalité !
Nous sommes récemment entrés dans une phase de notre vie où mon travail du verre va nous apporter presque notre revenu mensuel entier. J'ai toujours pris le revenu de mon travail sérieusement, mais ce sera la première fois que nous dépendrons de lui. J'aime ce que je fais, mais quelque chose a été perdue maintenant que je sais que je "dois" le faire et que cela dépend tellement de lui. Le fait de devoir être à la fois une artiste et une personne qui fait des affaires est lourd et difficile. Ce qui est bon pour l'un n'est pas nécessairement bon pour l'autre. Je suis une artiste bien disposé mais un vendeur peu disposé. Ce qui suit sont certaines de mes pensées et observations au sujet de la capacité de gagner sa vie en tant qu'artiste et ce que nous devons faire pour nous mettre en valeur.

Évaluation

Afin de vivre longtemps du revenu de nos ventes, nous devons pouvoir fixer un prix raisonnable. Un prix qui ne découragera pas un acheteur, mais un prix qui nous payent également de notre temps et de nos efforts et nous permettent de mettre la nourriture sur la table.
Nous ne pouvons pas seulement compter le temps que nous dépensons à faire nos créations. Nous devons compter tout le temps relatif à les faire bien. Il y a seulement 24 heures dans une journée (dont une partie que vous devez réserver pour le sommeil). Demandez-vous ceci : "si vous avez huit heures par jour à consacrer à votre travail de création de perles et à tout ce que cela implique de créer et de se vendre, pourriez-vous vous soutenir sur ce que vous faites ? Rappelez-vous d'inclure les points suivants qui sont des temps à prendre lié à vos affaires et doivent être faits pendant des "heures de travail" :


1) achat des approvisionnements. Ceci inclut le temps dans la voiture, aux fournisseurs, au téléphone, déballage et rangement, suivi du stock, renvoi des marchandises défectueuses , recherche et choix des fournisseurs, temps passé dans des catalogues, etc...

2) préparer vos matériaux (nettoyage et coupe du verre, faire des stringers, fussing avec les feuilles d'argent, préparer des mandrins, retirer les perles du mandrins, changer les bouteilles d'oxygène, de gaz, etc...)

3) temps au chalumeau. Ceci inclut également le temps que vous passer à penser ce que vous allez faire après, design, conception!

4) les ratées. Vous devez également inclure le temps passé sur les perles que vous ne pouvez pas vendre. et aussi, les perles que se font habituellement en 10 minutes et que, pour quelque raison, vous avez passé 30 minutes à faire !

5) vente. Ceci peut inclure les photos, descriptions, temps au téléphone, temps de l'encaissement sur le compte, email aux clients, emballage de vos marchandises, voyages à la poste, traitement des retours, expositions de perle.
Si vous vendez de votre studio, vous pouvez passer une heure avec un client et faire seulement une vente de 30 euros, mais pendant cette heure vous ne pouvez pas produire.
Je peux avoir passé seulement 30 minutes pour faire une perle, mais cela me prend encore 10 autres minutes pour obtenir une bonne photo et pour écrire une description.
Puis encore 5 mn pour charger les images et pour installer l'enchère, 30 minutes pour obtenir que les images soient chargées dans l'album photos et que les liens soient établis...
puis encore du temps à répondre aux emails,questions-réponse... arrivé à la fin de l'enchère (où est votre paiement ? ?), et encore 5 à 10 mn pour emballer solidement et soignesement la perle, aller à la poste et faire un recommandé pour le client.
Si vous choississez d'en faire votre carrière, vous n'avez pas le luxe de ne pas compter ce temps passé dans l'équation. Ce temps pourrait être passé avec ma famille, ou tout plein d'autres choses.

6) Jours en difficulté, jours de vacances, rendez-vous de médecins, urgences, panne d'équipement, temps de formation pour l'amélioration des performances, etc... Quand vous travaillez pour vous-même, même un appel téléphonique de 15 minutes peut vous coûter de l'argent parce que vous n'êtes pas "productif". Croyez-moi, quand vous travaillez pour vous-même, vous commencez à attacher des montants en euros à ces attentes de deux heures dans le bureau du docteur.

7) flexibilité. Quand vous serez votre propre employé, vous constaterez que beaucoup d'amis et connaissances pensent que ceci signifie que vous pouvez faire ce que vous voulez, quand vous voulez. Vous pouvez dormir, prendre un déjeuner de 2 heures, passez une heure au téléphone avec eux, prendre leurs gosses parce qu'ils sont retardés au salon de beauté. Naturellement vous pouvez faire toutes ces choses, mais être à votre compte signifie que vous avez des dates-limites chaque jour et si vous ne pouvez pas les rentrer dans vos 8 heures de travail, alors vous pourrez y passer toute la nuit. Quand je dis des dates-limites, je ne veux pas dire la petite phrase habituelle: "Williams, j'ai besoin de ce rapport sur ma première chose de bureau le matin!" Je veux dire que vous devez réaliser un certain montant d'argent chaque jour pour payer votre loyer, vos factures de nourriture, votre assurance médicale maladie, etc... Si vous ne travaillez pas, vous ne serez pas payé.

7) coût de faire des affaires. Ce sont des coûts qui viennent en moins sur votre bénéfice. Approvisionnements, assurance, téléphone, Internet, équipement, classes, périodiques, essence, oxygène, propane, approvisionnements d'expédition, affranchissement, électricité, assurance-maladie, assurance commerciale, commissions, etc...

8 )divers. Organisation et nettoyage de votre atelier. Réunions, réparation, ou équipement de nettoyage.

Je suis sure qu'il y a beaucoup plus de petites choses puisque je sais que j'ai des jours qui "sont mangés" par elles, mais vous en avez l'idée. La plupart du temps, j'effectue des tâches relié au travail, mais pas de production jusqu'au midi. Ainsi, généralement la moitié de la journée. Disons que j'emploie les quatre autres heures à faire des perles pour vendre. Si je compte 20 euros de heure pour ce que je fais, les ressourcesdont j'ai besoin pour vivre sont d'environ 1600 euros par mois, et c'est le bénéfice brut (avant que toutes mes dépenses d'affaires soient déduites - coût de matériaux, d'approvisionnements, etc...) Ceci suppose également que je ne tombe pas malade et que je ne prennes jamais de vacances. En réalité, je travaille sept jours par semaine, habituellement 12 heures par jour, et je ne deviens pas riche.

Valeur de ce que nous réalisons

Beaucoup de gens qui hésitent devant le prix du travail d'art, ne voudraient pas faire autant d'heures à leur boulot que la plupart des artistes dépensent à leur métier, le métier d'artistes beaucoup d'heures de travail sans des congés payés, ou congé de maladie payé. Si vous vous asseyez et figurez ce que vous faites par heure comprenant tous les articles ci-dessus en tant qu'éléments de votre temps de travail, il y a très peu de gens qui travailleraient pour un tel salaire. Un temps de l'artiste à un prix comme n'importe qui d'autres.
Je crois que beaucoup d'artistes ne mettent pas assez en valeur ce qu'ils font . Beaucoup fonctionnent pour des clopinettes. Certains le font "juste pour gagner assez pour acheter plus de fournitures". Malheureusement, de cette manière, ils éduque le public à ne pas apprécier ce qu'ils font, ou tout au moins pas le temps ils y ont passé pour le faire.
Nous avons éduqué le public à penser que la plupart des artistes sont des amateurs et que leurs réalisations sont des "extras" qu'ils font pour gagner du fric. J'ai vu du beau travail effectué par d'excellents artisans et j'ai entendu des acheteurs dire " combien croyez-vous qu'ils pour ça ????" La plupart du temps, les prix comparés aux heures passées signife que l'artiste travaille pour moins que le salaire minimum . Beaucoup d'artistes doués sont découragés de continuer leur métier parce qu'ils ne peuvent pas avoir une vie personnelle et nous sommes ainsi privés de la beauté qu'ils pourraient créer et que nous pourrions apprécier. Beaucoup de gens ne rechignent pas à dépenser 100 euros sur un dîner au restaurnt mais ne dépenseraient pas 100 euros sur un morceau d'art qu'elles pourraient avoir pour toujours. Il est parce qu'ils ne l'évaluent pas de la même manière. Il n'est pas parce qu'ils ne peuvent pas se le permettre.
Croyez-moi, je n'ai pas toujours regardé les choses de cette façon, jusqu'à ce que je me sois sérieusement "posé" et regardé combien de temps cela prend VRAIMENT de vendre une perle. Je me rappelle m'être fait réprimandé une fois par un autre artiste qui consacrait sa vie à la création. Il m'a dit que j'avais le droit et le luxe de fixer comme je voulais le prix de mon travail puisque je ne devais pas vivre sur ce que je gagnais, mais si j'y réfléchissais, j'étais déloyale envers les gens qui devaient vivre sur ce qu'ils ont gagné.
Il y a BEAUCOUP de perles que j'aimerais possèder, et vraiment, je pourrais me permettre d'acheter certaines d'entre elles MAIS je ne choisis pas la plupart du temps, parce qu'il y a d'autres "articles de luxe" à qui j'accorde la priorité. Je pense que beaucoup de gens font la même chose. Vraiment. J'ai des amis qui disent: oh, je ne peux pas me permettre cette nouvelle robe" mais ils sortent au restaurant deux fois par semaine.
Je doit dire que je suis économe. J'ai été élevé par des parents qui sont passés par le chomage et cela m'a marqué. Je ne suis pas avare, mais je ne suis gaspilleuse. Je considére le dîner au restaurant comme un festin, quelque chose d'exceptionnelle. l'expérience m'a appris que parfois quand quelqu'un me dit qu'il n'a pas les moyens de mettre 20 euros pour une perle, il veut dire qu'il ne peut pas voir la dépense de 20 euros sur une perle quand elle pourrait être dépensée sur quelque chose de plus important pour lui. la plupart du temps nous pouvons nous permettre de nous offrir les choses que nous voulons, nous choisissons juste de dépenser ainsi notre argent, c'est tout. Je ne me plains pas, j'observe simplement. Je fais la même chose moi-même !
Ai-je plaisir à faire et vendre mes perles ? Je dois dire que j'ai souvent fantasmé, imaginant prenant mes perles et les laissant, tout comme le lapin de Pâques ou le Johnney Appleseed, dans divers endroits comme des parcs, cours de récréation, restaurants de restauration rapide ou les donnant juste à des étrangers sur la rue. Je pense que j'obtiendrais un immense plaisir rien qu'en imaginant la réaction de ravissement de la plupart des personnes à trouver un trésor. Si vous trouviez un trésor dans un parc, cela ne vous rendrait-il pas heureux pour le reste de la journée en pensant quelle personne chanceuse vous êtes avoir été au bon endroit à la bonne heure pour trouver un tel objet ? Raconteriez-vous l'histoire aux amis et aux parents au sujet de la façon dont vous l'avez trouvée, juste se trouvant là attendant d'être sauvé ? Un jour j'espère que ce rêve pourra devenir réalité. Pour maintenant, un rêve à la fois et mon "vrai travail" de faire des perles signifie que je dois les vendre... mais, si un jour pendant que je marche dans le parc, il chute une perle par un trou dans ma poche........
Mary Ann Williams"


Traduction: Myriam
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C'est vrai que devenir professionnel demande de nombreuses compétences hors du coeur du métier. Et ces compétences ne sont données à tout le monde, d'une part.
D'autre part, il est raisonnable de penser que nos revenus en tant que professionnel peuvent être au minimum au niveau du SMIC. C'est là que se situe la rencontre entre le prix des perles, le montant de nos ventes, la déduction du prix de revient des matériaux et les charges sociales.
En plus, je ne connais pas d'artiste et d'artisan qui travaille 8 h par jour et qui gagne sa vie, les horaires sont plutôt 12, 14 h, 6 jours sur 7 ; c'est loin des 35 h. Cela donne un coût horaire de travail -et non de production- très bas.
La question se pose de façon réaliste : suis-je compétent dans l'ensemble des domaines nécessaires et suis-je capable de réaliser un revenu minimal ? Ou suis-je prêt à accepter les difficultés et les faire partager éventuellement, à ma famille ? ou, basta, je me fais plaisir, et je reste dans le loisir ?
Pour en revenir au prix des perles, et en lisant vos remarques, qui rejoignent, entre autres, l'idée du label de qualité, 1 € la minute, répond à une base moyenne, à ajuster en fonction des ventes. Et lorsque vous bradez des perles "travaillées" ne pas descendre au-dessous de 8 €. C'est la conclusion à laquelle l'Association des Perliers est arrivée.

Suzanne FAILLES

4/ Devenir professionnel

Rappel:
Exonération de charges sociales. La première année, le créateur-salarié est exonéré de charges sociales et conserve la protection sociale du régime salarié. Plus d'infos:        http://management.journaldunet.com/dossiers/040225creation/dutreil.shtml

http://ceraverre.free.fr/papier/vendre_ses_creations.html

Laurent
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Simulation de cotisations sociales:
https://www.calcul.urssaf.fr/calcul_eti.htm
Tu entre ton CA 1ère année puis 2ème puis 3ème en tenant compte de l'accre et hop il te fait le calcul tout seul pour :
L'urssaf +La caisse maladie + La retraite (uniquement obligatoire)
Bref la première année tu casque la deuxième aussi et la 3ème ça va mieux, au bout du compte et honnêtement j'ai l'imprtession qu'aujourd'hui je ne travail que pour payer ma retraite et être assurée sociale (je n'ai aucune autre activité).

Flonche
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Vidéo de Julie sur TF1, qui a une boutique de perles, qui en réalise, et qui en vie apparemment:
http://tf1.lci.fr/infos/media/jt/0,,3452430,00-artisanat-verre-dans-perigord-.html

Laurent